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18.06.2024

La Perla 29 et Wajdi Mouawad

L'amour de La Perla 29 pour Wajdi Mouawad a commencé il y a quelques années, à travers les mots de deux amis, précisément à travers des voix chères qui te révèlent quelque chose que, sans le savoir, tu as besoin de découvrir. Ils nous ont parlé d'un dramaturge, acteur et meteur en scène libano-québécois qui écrivait en fracturant le temps, tentant de recoudre les blessures collectives accumulées depuis trop d'années. "Une vague immense m'emporte, me soulève de l'intérieur et me fracasse contre les rochers de ma douleur." D'abord, nous avons fait Incendies, et nous sommes restés silencieux avec vous, cher public, lorsque tout semblait s'arrêter devant la grandeur de ces mots et de cette histoire. Quelque chose avait explosé, et depuis, nous avons ressenti le besoin de revenir et revenir, histoire après histoire, trace après trace, comme des couches d'un grand poème tragique de notre époque. Ciels, Forêts, Un obus dans le cœur, Assoiffés...

Et voilà qu'arrive Tous des oiseaux, comme un cri de rage et de douleur, comme une question ancienne, comme une chanson de consolation et de désolation. Nous laisserons la pièce vous parler directement, les mots de Wahida, d'Eitan, de David, de Norah, de Leah, d'Edgar, d'Eden, et d'Al-Wazzân. Les mots de Wajdi Mouawad que nous voulons tirer à nouveau comme des flèches à travers l'espace-temps, traversant toutes les fictions que nous avons vécues ensemble. Nous avons le profond sentiment que Tous des oiseaux est un nouveau chapitre de ce voyage partagé avec vous tous, comme une correspondance postale, comme des rendez-vous spéciaux que nous avons entretenus à travers ses œuvres.

Et de l'œuvre à la personne, nous avons appris à connaître Wajdi Mouawad, et lui aussi a appris à nous connaître ainsi que ce coin obstiné du monde qu'est le Teatre La Biblioteca, avec toutes ses personnes. Nous avons partagé des conversations ouvertes au public, nous avons pu porter 28 i mig au Théâtre La Colline, le théâtre national de Paris qu'il dirige ; nous avons parlé de la guerre, de la douleur et du bonheur, du théâtre et de la nécessité de créer de nouveaux mythes, il nous a partagé sa passion pour Mercè Rodoreda, et nous avons pu le remercier de tout cœur, le cœur qu'il donne à ses œuvres.

Elles nous font sentir partie de quelque chose qui va au-delà de nous-mêmes, quelque chose qui s'exprime dans la dramaturgie, dans la poésie et dans la philosophie des œuvres. Elles nous lient et nous relient avec ces personnages et avec la vérité douloureuse qu'elles contiennent, et que nous laissons vivre en nous pour toujours.

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